Une théorie assez répandue suggère que la race des hommes-bête a connu son origine au plus profond des forêts abondantes d’Absylvia. En revanche, personne ne connaît l’origine de la forêt elle-même, ce qui a engendré de nombreux mythes terrifiants pendant les périodes les plus primitives de la civilisation, si bien que personne n’osait l’explorer. Après des siècles de développement au niveau de la magie, plusieurs leaders mages se rendirent compte que les techniques magiques stagnaient depuis plusieurs décennies. Ils décidèrent alors d’affronter courageusement les potentiels dangers de la forêt.
A l’intérieur, ces puissants mages découvrirent que nombres de mythes qui concernaient la forêt étaient infondés. En revanche ils découvrirent que la forêt renfermait une fantastique puissance magique, de laquelle ils pouvaient s’imprégner au prix d’efforts considérables.
Au retour, il ne restait que quatre mages sur les six partis en exploration. Les enchanteurs avaient compris que la puissance de la forêt avait une influence sur eux s’ils s’en imprégnaient trop. Les deux mages qui n’étaient pas revenus ont acquis une puissance énorme, en contrepartie ils ont été corrompus par la forêt. Les quatre autres mages, ayant emmagasiné moins d’énergie, ont dû s’unir pour limiter le pouvoir des corrompus et quittèrent ensuite la forêt, pour y revenir plus tard, menant avec eux une délégation d’une centaine de mages. Ce rassemblement avait pour but de limiter l’influence négative de la forêt sans pour autant en limiter l’influence positive. L’opération fut un succès.
Les quatre mages explorateurs, appelés aujourd’hui par les Absylviens les "Pionniers", entreprirent ensuite de fonder une ville au centre de la forêt, Goüntosylvia. Ils employèrent leur magie afin que les constructions ne perturbent pas le développement de la nature. Durant la durée du projet, ils durent faire face à plusieurs reprises à un des mages corrompus, qui avait assassiné le second pour récupérer une partie de son pouvoir. Ils en vinrent à bout à chaque fois, mais constatèrent que les puissances mystiques de la forêt défaisaient au fur et à mesure les liens limitant ses pouvoirs, lui rendant sa puissance. Ils continuèrent néanmoins l’aménagement de Goüntosylvia et s’y installèrent, et avec eux de nombreux enchanteurs, afin de renforcer leur puissance.
A l’origine, Goüntosylvia n’était qu’une ville destinée aux mages, mais ces derniers constatèrent que leur acharnement à s‘imprégner du pouvoir de la forêt avait considérablement réduis ce pouvoir et, même si sa puissance était toujours présente et agissait toujours sur les utilisateurs de magie, son pouvoir de corruption était bien moindre et s’en imprégner était quasiment impossible.
Peu avant leur mort, les Pionniers décidèrent d’ouvrir la ville aux non-mages et de fonder une véritable Académie de magie à Hôken, une ville fondée sur une île au sud d’Absylvia. Non loin de la forêt des Tropiques, cette forêt n’étant pas été utilisée pour renforcer la magie des Hommes, son pouvoir restait intact. La ville de Hôken est autorisée à n’importe quel mage, en revanche l’Académie et la forêt sont réservées aux mages d’élites, pour éviter un maximum la corruption mentale des novices.
Des siècles plus tard, lorsque les gouvernements de Loceüs décidèrent de coloniser Gischta, celui d’Absylvia était très gêné car leur accès à Gischta par l’est était barré par trois pays. La décision fut prise de traverser l’océan vers l’ouest et de coloniser l’île située à l’ouest du continent inexploré. Bientôt le gouvernement Absylvien lancera des expéditions sur Gischta même, afin de rejoindre le front de colonisation qui part de l’est. Les Absylviens les plus cultivés comparent cette exploration à venir aux actes de bravoure des Pionniers, et les explorateurs se sont pour la plupart engagés en leur mémoire.